J'ouvre un post sur les uniformes et équipements des troupes coloniales
Les Schutztruppen (All., litt. : troupes de protection) constituaient les forces armées chargées de la sécurité et de la défense des colonies africaines de l'Empire allemand de la fin des années 1880 jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale qui marqua la disparition de l'Empire colonial allemand. Chaque colonie allemande disposait de sa propre Schutztruppe qui, comparable aux autres forces coloniales, était constituée de volontaires européens - parfois issus des armées métropolitaines des états constituant l'Empirenote 1 - et africains des colonies encadrés d'officiers sans brevet ainsi que d'officiers médicaux et vétérinaires.
Ces Schutztruppen ne constituaient cependant pas un corps autonome d'infanterie coloniale allemande à l'instar par exemple des Légions étrangères française et espagnole. Elles ne dépendaient d'ailleurs pas du Ministère de la Guerre, mais des administrations responsables de la gestion du domaine colonial et ne faisaient pas partie de l'armée impériale.
En Afrique orientale allemande, les engagés indigènes devinrent rapidement célèbres sous le nom d’« askaris » - désignation qui s'étendit finalement à toutes les troupes de volontaires africains. Elles servaient également comme forces de police et de maintien de l'ordre dans les colonies - les Polizeiaskaris.
Ainsi les troupes de protection de l'Afrique orientale ont été créées en 1891 à partir de mercenaires enrôlés par Hermann von Wissmann en 1889.
La Schutztruppe de l'Afrique orientale allemande fut établie par un acte du Reichstag daté du 22 mars 1891 et par la suite, un deuxième fut institué le 9 juin 1895 pour les forces coloniales d'Afrique occidentale allemande (Togoland et Kamerun) et du Sud-Ouest africain allemand.
Les formations des Schutztruppen ne firent jamais partie, d'un point de vue organisationnel, de l'armée impériale et de la marine allemande (sauf quelques années au début pour l'Afrique orientale). Aucune troupe coloniale ou indigène allemande ne fut par ailleurs engagée sur les fronts européens ou russe pendant la Grande Guerre, comme ce fut le cas dans les armées britanniques ou françaises.
En 1896, le quartier général de la Schutztruppe fut établi à Berlin, dans la Mauerstraße, à proximité du « Reichskolonialamt », c'est-à-dire près du Bureau colonial allemand. La loi et la discipline militaire allemande étaient appliquées dans les rangs des Schutztruppe1 .
Le Togoland n'a jamais eu de Schutztruppe, mais une Polizeitruppe
En 1914, la troupe comprend deux officiers d'état-major ; dix-sept capitaines; quarante-neuf Oberleutnants et lieutenants ; quarante-deux officiers des services sanitaires ; deux secrétaires d'intendance ; un maître-comptable assisté de huit sous-officiers ; quatre artilleurs ; huit armuriers ; soixante sous-officiers ; soixante-six sous-officiers des services sanitaires ; et 2 472 soldats africains.
La Schutztruppe est formée de quatorze compagnies réparties comme suit:
Commandement de Dar es Salam
1re compagnie à Arusha (nord)
2e compagnie à Iringa et Ubena
3e compagnie à Lindi (sud)
4e compagnie à Kilimatinde et Singida (Tanganyika (protectorat) central)
5e compagnie à Masoko
6e compagnie à Ujiji et Kassulo (au bord du lac Tanganyika)
7e compagnie à Bukoba, Usuwi et Kifumbiro (au bord du lac Victoria)
8e compagnie à Tabora
9e compagnie à Usumbura (dans l'actuel Burundi)
10e compagnie à Dar es Salam
11e compagnie à Kisenji et Ruhengeri (dans l'actuel Rwanda)
12e compagnie à Mahenge (au sud des montagnes)
13e compagnie à Kondoa-Irangi (entre Dodoma et Arusha)
14e compagnie à Mwanza et Ikoma (au sud du lac Victoria)
En plus à Dar es Salam, un dépôt de recrutement, une intendance et un département de signalisation
Le commandement de la Schutztruppe est sous la responsabilité du gouverneur, à l'époque Heinrich Schnee, qui rapporte au haut commandement des Schutztruppen à Berlin. Le commandement militaire est assuré par le commandant de la Schutztruppe qui est, depuis le 14 avril 1914, le lieutenant-colonel von Lettow-Vorbek.